Salernes en Provence, lieu où se trouve l’atelier d’Alain Vagh, est certainement la plus ancienne présence céramique de l’Europe occidentale. On y trouve des vestiges datant de 5 000 ans avant notre ère. Le terroir salernois possède des carrières d’argile rouge plastique déposées durant l’ère tertiaire.
Au XVIème siècle, la production jusqu’alors à usage local augmenta considérablement avec la création d’ateliers structurés et spécialisés dont la fameuse Tomette de Salernes qui, par la qualité de son argiles (ferrugineuse et très résistante) dépassa vite les limites du département: ainsi les hôtels particuliers d’Aix en Provence, d’Avignon, d’Arles… les maisons de Marseilles, Lyon, et même d’Afrique du Nord ont leurs sols en tomette. L’âge d’or de cette production s’en alla en s’amplifiant jusqu’aux alentours de la Première Guerre mondiales avec l’existence de véritables manufactures employant pour certains, plus de cent ouvriers.
Avec les importations massives de produits, plus pauvres, mais moins chères, la mode des carreaux en ciment (granito) une certaine perte de goût régional et authentique, la production baissa nettement jusqu’au début des années 60. C’est alors que sous l’impulsion de jeunes fabricants reprenant certaines de ces usines, une nouvelle production: le carreaux émaillé
C’est là que se situe la reprise de 1969, par Jacte et Alain Vagh, d’une des plus anciennes fabriques de Salernes. Et dans ce lieu magique, tout empreint d’un passé de terre rouge, Jacotte et Alain Vagh, dans le respect du savoir-faire, dont ils reprenaient la chaîne, perpétuent la beauté des sols de terre cuite naturelle alliée à la diversité des couleurs, des décors, et à la recherche permanente.